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20/08/2023
La bande-annonce était suffisamment bien faite pour donner envie de voir le film sans vraiment comprendre de quoi il s'agissait. Le film reprend le même canevas tout en commençant par nous expliquer que Reality Winner et les évènements relatés dans le film, existent vraiment.

Un encart précise d'ailleurs que les dialogues suivront scrupuleusement les enregistrements audio de l'interrogatoire original et cela sera rappelé régulièrement dans le le film qui alterne scènes filmées, morceaux d'enregistrement audio sans image et photos d'archives.

Nous, spectateurs, serons dans la position de Reality : se demander pourquoi deux gars du FBI ont débarqué subitement devant la maison... mais aussi dans la position de enquêteur à nous demander si Reality joue l'innocente ou elle l'est vraiment (même si cette dernoère solution semble peu crédible aux yeux des représentants du gouvernement).

Le tour de force du scénario est de ne pas asséner ses idéaux sans laisser de place à la position opposée. Je me suis d'ailleurs demandé si le film était du côté des "lanceurs d'alerte" (ou plus modestement des citoyens qui cherchent à éviter la propagation de Fake News même lorsqu'elles elles proviennent leur propre gouvernement) ou du gouvernement américain dont la démonstration de force est impressionnante.

Le film, qui passe souvent par la voix est également bien aidé par trois acteurs qui tiennent parfaitement l'écran que ce soit lorsqu'ils ont la parole (facile !) mais également lorsqu'ils sont muets : la carrure de Marchant Davis est impressionnante et le voir bras croisés écouter son collègue interroger Reality suffit à comprendre que le rouleau compresseur américain est là. En face Sydney Sweeney est parfaite en employée brillante mais frêle autant dans son physique que dans sa façon de s'exprimer.

À travers ce face à face se joue des choix de société et l'on revient sur cette année 2017 cruciale pour le système électoral américain... la fin du film rappelle les suites de cette histoire sans faire de grandes leçons, laissant les spectateurs réfléchir à la manière dont a été traité cette affaire et ce que cela montre sur la fiabilité des institutions américaines et de ceux qui les gouvernent.

Bref, à l'image de son personnage principal, "Reality" infuse doucement dans l'esprit du spectateur et son format rapide (1h22) lui permet de ne pas connaître de temps mort. Une belle réussite que j'hésiterai presque à revoir... mais je pense que je vais m'arrêter à @@+ avant de voir en fin d'année si je réévalue à la hausse ou non ce bon film estival !
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